Au chevet de l'Argentine depuis près de dix ans, le Fonds monétaire international (FMI) est mis en cause sur la pertinence des remèdes préconisés. Principale critique: il a appuyé la ligne du «déficit zéro», qui a poussé le gouvernement à une politique budgétaire restrictive. «Cela a entraîné la chute des dépenses publiques, contracté la croissance et diminué les ressources fiscales», confie Pierre Laurent, de la Caisse des dépôts et consignations. Flemming Larsen, directeur du bureau européen du FMI, justifie les choix de l'institution.
Endossez-vous des responsabilités dans la faillite économique?
Avant de savoir si le FMI a commis ou non des erreurs, il faut remonter aux politiques économiques, budgétaires et financières des gouvernements successifs depuis le début des années 90. La pierre angulaire de leurs stratégies s'est axée sur la parité peso-dollar. C'était une politique très ambitieuse, qui a réussi à restaurer la crédibilité, une croissance retrouvée et une fin de l'inflation. Mais, dès 1994, les autorités ont eu du mal à justifier ce taux de change, faute de politique budgétaire disciplinée. L'endettement a commencé, et la tendance s'est révélée catastrophique après l'impact des crises mexicaine, asiatique et russe.
Cela n'explique pas tout...
Non. Mais le manque de gouvernance, ajouté à une faible lutte contre la corruption, n'a pas été à la mesure de l'ambition avouée.
Si vous étiez en désaccord, pourquoi ne pas l'avoir dit depuis 43 mois de récession?
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