Premier acte du changement de régime en Afghanistan, le nouveau gouvernement intérimaire a tenu hier son Conseil des ministres à Kaboul sous la présidence du chef pashtoun royaliste Hamid Karzaï, en poste depuis samedi. Premier défi à surmonter: la menace de guerre lancée par Gulab Din, chef de la tribu des Zadran dans la province de Paktia, après un raid meurtrier de l'aviation américaine contre un convoi dans l'est du pays. Ce bombardement, survenu jeudi soir, a suscité une vive controverse entre Washington et des responsables provinciaux afghans. Selon le Pentagone, le convoi transportait des fidèles de Ben Laden et des talibans. Mais, selon l'agence AIP et Gulab Din, il s'agissait de notables provinciaux afghans qui se rendaient à Kaboul pour l'investiture du gouvernement. Le bombardement aurait fait 65 morts, selon AIP, qui cite dimanche un blessé afghan, dont sept proches ont été tués dans le raid. «Si les Etats-Unis lancent à nouveau ce genre d'attaques tyranniques, nous mènerons une lutte armée contre le gouvernement d'Hamid Karzaï», a affirmé Gulab Din. Il a accusé Bacha Khan, chef de l'administration de Khost, une ville de l'Est, d'avoir fourni de fausses informations à l'armée américaine. «S'il recommence, nous lancerons aussi une guerre contre lui», a-t-il ajouté. L'armée américaine, qui a reconnu avoir commis plusieurs bavures depuis le début de sa campagne militaire, le 7 octobre, a annoncé qu'elle allait ouvrir une enquête. Hamid Karzaï s'est refusé à s'engage
Polémique après un bombardement américain
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par SERVICE ETRANGER
publié le 24 décembre 2001 à 2h03
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