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Libération

L'épopée afghane des casques nazis

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Près du palais royal de Kaboul, des vestiges de la Wehrmacht gisent mystérieusement.
publié le 25 décembre 2001 à 2h03

Kaboul envoyé spécial

Des soldats hazaras de l'Alliance du Nord gardent l'ancien palais immense et vide du roi Amanullah, bâti au début du siècle. Les colonnes doriques sont écorchées par des rafales de fusils-mitrailleurs. Les murs défoncés par des trous béants percés par des roquettes. Les parois nues sont couvertes de graffitis laissés par les talibans. D'autres soldats font les cent pas dans les salles au sol couvert de gravats. L'un d'eux porte sur sa tête un casque de la Wehrmacht allemande datant de la Seconde Guerre mondiale et demande à être photographié. «Il y en a plein par là», dit-il en désignant un lieu en contrebas. Un tas de plusieurs centaines de casques allemands gît dans un coin derrière des ruines, mélangés à quelques casques soviétiques datant de l'invasion de l'Afghanistan (1979-1989). L'un d'eux est siglé d'une croix gammée; sur un autre est gravé le patronyme «Wetzmann».

Punition. «Les chouravis (Soviétiques) les ont apportés avec eux», assure un capitaine hazara. Le chauffeur de taxi qui nous conduit s'intéresse à l'affaire. C'est un Pashtoun diplômé de psychologie, qui devint chef de guerre au début des années 90, avant de se reconvertir dans le taxi sous les talibans. Il avance une autre explication: les nazis seraient venus en Afghanistan dans les années 40. «En Afghanistan, tout est possible», ajoute-t-il. Dans la foulée, le voilà qui branche la radio pour les dernières nouvelles: six Afghans qui se rendaient de Kaboul à Jalalabad se sont fait coup