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Libération

La démocratie dirigée selon Poutine

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Le virage en politique étrangère masque l'autoritarisme de Moscou.
publié le 26 décembre 2001 à 2h04

Moscou de notre correspondante

Le ralliement de la Russie à la coalition antiterroriste, l'approfondissement des réformes, y compris celle de la justice, pouvaient faire croire qu'en dépit des difficultés, le pays aurait opté pour la démocratie. Deux événements concomitants en cette fin d'année donneraient plutôt à penser le contraire. Le premier est la condamnation à quatre ans de prison du journaliste Grigori Pasko par un tribunal militaire de Vladivostok. Le second, la suppression par Vladimir Poutine de la commission des grâces présidentielles, un organisme formé d'intellectuels indépendants à l'initiative du président Boris Eltsine, pour corriger les défauts d'un système judiciaire grandement bureaucratisé.

Scandales judiciaires. Grigori Pasko, capitaine de la marine et journaliste d'une gazette militaire, a été condamné hier, en Extrême-Orient russe, à quatre ans de prison pour espionnage au profit du Japon. Son crime: avoir filmé des navires de la flotte russe en train de décharger des déchets nucléaires dans le Pacifique, et laissé ces cassettes arriver jusqu'à la télévision japonaise où elles ont fait grand bruit. L'affaire ne date pas d'hier et ce n'est pas la première fois qu'elle défraie la chronique. Arrêté en 1997, Grigori Pasko avait été jugé une première fois, en juillet 1999, près de deux ans plus tard. Plusieurs scandales judiciaires mettant en cause des écologistes, dont l'affaire du capitaine Alexandre Nikitine, qui avait mis en cause les risques écologique