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Libération

Macao mise sur la fin du monopole des casinos

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La région autonome chinoise met en jeu trois licences au lieu d'une seule.
publié le 27 décembre 2001 à 2h04

Le jeune homme, vêtu à la mode de la Chine populaire, tend une liasse de 10 000 patacas (environ 1 500 euros) au croupier, et mise d'un seul coup la totalité de ses jetons à la table de baccara. Il perd et, sans broncher, quitte la salle de jeu enfumée et bruyante de l'hôtel Lisboa, le plus célèbre casino de Macao. Dans les couloirs, de très jeunes prostituées hypermaquillées, elles aussi venues de Chine continentale, poursuivent les clients potentiels jusque dans les ascenseurs. Et dans les boutiques de luxe de l'hôtel et des rues alentour, d'élégantes con cubines choisissent les bijoux en or que vont leur acheter leurs riches protecteurs... Scènes ordinaires dans cette ancienne colonie portugaise, qui, revenue à la Chine il y a deux ans, reste plus que jamais l'«enfer du jeu» de sa mythologie.

Saut dans l'inconnu. Pas de crise du tourisme à Macao où les visiteurs européens ou américains, qui ne constituaient que 3 % des 9 millions de visiteurs annuels, ont été remplacés sans difficulté par une clientèle de Chine populaire en plein essor, venue de la province voisine de Canton, la plus riche du pays. Une partie de l'argent de la corruption chinoise se retrouve ainsi dans les salles de jeu de Macao, comme l'ont montré de récents procès d'officiels chinois. Mais ici on ne pose pas de questions sur l'origine des fonds. Derrière cette tranquille assurance, toutefois, le monde des casinos de Macao est à la veille d'une révolution qui représente un saut dans l'inc