Buenos Aires
de notre correspondant
Alfredo Astiz, figure emblématique de la répression de la dernière dictature militaire (1976-1983), a de nouveau été arrêté jeudi soir. II a été détenu à Mar del Plata sur ordre du juge fédéral Sergio Torres, saisi d'une demande de capture et d'extradition émanant de la justice suédoise, pour l'affaire de la disparition de l'adolescente Dagmar Hagelin, enlevée à Buenos Aires en 1977. Astiz est l'un des plus «célèbres» officiers ayant exercé à l'Esma, l'école de mécanique de la marine, où furent torturés puis exécutés plus de 5000 prisonniers politiques durant la «guerre sale». Ses autres victimes notoires furent les fondatrices du mouvement des Mères de la place de Mai, puis les religieuses françaises Alice Domon et Léonie Duquet, ainsi que trois citoyens italiens.
Amnistie. «L'Ange de la mort», tel qu'il est surnommé, n'a jamais été jugé en Argentine, où il a bénéficié des deux lois d'amnistie. En 1990, la justice française l'a condamné par contumace à la prison à perpétuité. Mais, depuis le retour de la démocratie, aucun gouvernement argentin pas plus celui du radical Alfonsin, du péroniste Menem ou du radical de la Rua n'a accepté d'extrader les militaires impliqués dans la disparition de 30 000 personnes, malgré les demandes réitérées des justices française, suédoise, espagnole et italienne.
Décret. En juin 2001, Astiz a été détenu à la demande de la justice italienne. Mais le gouvernement de la Rua a refusé de le livrer. Le 15 décembr