Buenos Aires de notre correspondant
Corrompus et divisés. C'est l'image que les péronistes offrent à l'Argentine, une semaine après leur retour au pouvoir. Hier, fuyant la fureur qu'ils provoquent à Buenos Aires, ils se sont réunis en conclave à Chapadmalal (400 km au sud de la capitale), dans la résidence de vacances des présidents argentins. Afin de laver leur image. Et de gommer leurs dissidences. Pour la classe moyenne argentine qui a de nouveau brandi les casseroles de la révolte, la goutte d'eau de trop a été l'annonce de la nomination de Carlos Grosso, ex intendant de Buenos Aires (dans les années 90) et escroc notoire, à la tête des conseillers présidentiels. «Je n'ai pas été choisi pour mon casier judiciaire, mais pour mon intelligence», avait-il déclaré lundi dernier. Vendredi soir, il fut le premier à démissionner.
Camps de torture. Rodolfo Gabrielli, ministre de l'Intérieur, a été au centre de nombreux scandales à Mendoza. Victor Reviglio, secrétaire d'Etat à la Santé publique, est accusé d'avoir pillé les sociétés publiques de Santa Fe, la deuxième province du pays. Hugo Franco, en charge des Affaires militaires, est un vieil ami de l'amiral Emilio Massera, ancien chef de l'Esma, l'école militaire qui fut le principal camp de torture de la dernière dictature. Les noms d'autres figures emblématiques de la corruption (Jose Luis Manzano, Mathilde Menendez) ont circulé dans l'entourage du nouveau président, ajoutant à l'indignation de la population. Adolfo Rodriguez