Abidjan correspondance
«A compter du 16 décembre 2001, nous acceptons uniquement les chèques en euros», prévient une affichette dans un supermarché d'Abidjan. Les changeurs libanais qui dépannent volontiers le chaland en lui vendant des francs CFA sans commission (contrairement aux banques ayant pignon sur rue) se sont eux aussi convertis au chèque-euro quelques semaines avant la date fatidique. En Côte-d'Ivoire, comme dans les 14 pays de la zone franc (1), l'euro va maintenant remplacer le franc comme «deuxième monnaie», facilement utilisable dans les opérations les plus courantes. Qu'il s'agisse de payer des achats ou de garder ses économies, la devise française était fami lière aux Africains, et les plus aisés ont bien souvent des comptes bancaires en France. Un peu inquiets et parfois nostalgiques, les Ivoiriens n'en ont pas moins rapidement pris le pli de l'euro.
Intime. La nouvelle venue est accueillie avec chaleur, sésame pour une Europe toujours plus méfiante. «Ça va nous faciliter la vie pour voyager, on n'aura plus à changer de l'argent à chaque aéroport», se réjouit Bakary, fonctionnaire international. Le Ghana, voisin anglophone de la Côte-d'Ivoire, a déjà fait savoir qu'il aimerait rejoindre le «club CFA», si intime avec l'euro. Et le gouverneur (ivoirien) de la Banque centrale d'Afrique de l'Ouest (BCEAO), Charles Konan Banny a même envisagé de débaptiser un jour ce franc africain.
Arrimé au franc français depuis sa création en décembre 1945, le «franc des colonie