Le franc suisse est, avec le CFA (lire ci-contre) et le franc Pacifique (dans les TOM), le seul franc survivant à la mise en place de l'euro. Un rescapé aux yeux de Kaspar Villiger, ministre helvétique des Finances, qui voit en lui «le symbole de notre stabilité politique et économique». De fait, les pièces d'un franc suisse n'ont pas changé depuis 1874. Selon un sondage publié dans l'hebdomadaire alémanique Facts, 77 % des Suisses sont attachés au franc, contre 15 % seulement qui feraient aujourd'hui le choix de l'euro. Entouré désormais uniquement de pays de la zone euro soit plus de la moitié de ses exportations et 70 % de ses importations , la Suisse a pris ses dispositions depuis plusieurs mois. Concrètement, l'introduction de l'euro devrait signifier bien moins d'opérations de change et donc, davantage de profits pour l'industrie suisse... Sous ses différentes réincarnations, le franc suisse détient donc désormais le record de longévité. Il naît en 1757 à Berne, Bâle et Lucerne, plus de trente ans avant la Révolution française et le franc germinal. Mais c'est dans la foulée de la Révolution française, lorsque Napoléon crée aux forceps «la République helvétique une et indivisible», que le franc suisse s'impose comme unité monétaire légale et commune à l'ensemble des cantons. Il disparaîtra avec la fin de l'Empire. 860 monnaies différentes sont alors émises par les cantons et demi-cantons, les villes, les princes séculiers et les princes d'église. Pour mettre fin à ce
Suisse et fier de survivre
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par Pierre Hazan
publié le 31 décembre 2001 à 2h06
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