Tokyo de notre correspondant
Masahiro H. a changé de vie nocturne. Depuis des années, ce cadre de la Fuji Bank échouait au moins trois fois par mois avec des collègues dans la forêt de néons du Kabuki-cho, le quartier le plus chaud de Tokyo. Mais, au printemps, Masahiro a découvert «beaucoup mieux et beaucoup moins cher». Lorsque tombe leur rituelle avance sur salaire, le fonctionnaire et ses compagnons de virée optent maintenant pour Okubo, un autre quartier de l'arrondissement de Shinjuku où tapinent Chinoises, Vénézuéliennes, Brésiliennes et Thaïlandaises. «Fini les verres à 6 000 yens [56 euros]. Ici, une fille me coûte de 7 000 à 10 000 yens», raconte l'intéressé en dégustant un ramen, une soupe de nouilles, près des Love-Hotels. Situé juste derrière le Kabuki-cho et connu pour être un repère d'immigration clandestine, Okubo profite de la crise japonaise. Ses restos thaïs et coréens cartonnent avec leurs menus pas chers. Ses filles de joie concurrencent les hôtesses japonaises et les cabarets nippons.
Masahiro regrette les nuits du Kabuki-cho et de ses 7 000 bars et cabarets. «On s'y amuse plus.» A condition d'avoir le portefeuille bien plein. En mars encore, Masahiro et deux collègues de province sont allés jeter un oeil dans un nouvel antre du porno situé juste en face du théâtre Koma, l'épicentre du Kabuki-cho. Au programme: des filles prétendument «non professionnelles» qui exécutent tous les ordres donnés par l'assistance masculine, sauf des rapports sexuels: les hom