Menu
Libération

«Au nom d'allah, je n'ai rien a plaider»

Article réservé aux abonnés
publié le 3 janvier 2002 à 21h34

Alexandria (Virginie)

envoyé spécial

Son visage est mangé par une barbe et sa veste d'uniforme verte frappée dans le dos de grandes lettres blan ches: «PRISONER». Zacarias Moussaoui a fait sa première apparition hier matin devant la juge chargée de son procès, dans le palais de justice d'Alexandria (Virginie), dans la banlieue de Washington. Leonie Brinkema, 57 ans, a demandé à la défense ce qu'elle comptait plaider. Le Français est la première personne ­ et, jusque-là, la seule ­ à être jugée pour les attentats du 11 septembre. Il doit répondre de six chefs d'accusation, dont quatre passibles de la peine de mort. L'accusé a tenu à répondre lui-même: «Au nom d'Allah, je n'ai rien à plaider. Je ne plaide rien. Merci beaucoup.» La juge a alors demandé: «Dois-je interpréter cette déclaration comme étant une volonté de plaider innocent?» Les avocats ont acquiescé. Ne restait plus qu'à fixer la date du procès. Les procureurs ont proposé fin septembre 2002. La défense s'est insurgée, estimant qu'elle n'aurait jamais le temps de préparer un tel procès et qu'il n'était pas équitable de fixer une date si proche de l'anniversaire du 11 septembre. En vain.

Procès le 14 octobre. Ce palais de justice flambant neuf n'est pas surnommé le «rocket docket» (1) pour rien. Repoussant les arguments de la défense, la juge Brinkema a annoncé que le jury serait sélectionné le 30 septembre et que le procès débuterait le 14 octobre. Lorsque l'audience a été close, la salle, essentiellement remplie de jo