Islamabad envoyé spécial
Informatique, mathématiques et anglais. Ce sont les trois matières que les madrasas, les écoles coraniques, devront obligatoirement enseigner au Pakistan, outre l'apprentissage du Coran et des valeurs islamiques, pour bénéficier de subventions de l'Etat. «Notre but n'est pas d'affaiblir les madrasas, mais d'intégrer enseignement moderne et éducation religieuse», assure S. M. Zaman, chargé par le gouvernement pakistanais de mener le projet à bien. L'idée sous-jacente est néanmoins de contrôler voire de contraindre à la fermeture les madrasas notoirement fondamentalistes qui, si elles ne respectent pas le nouveau programme, ne recevront pas de subsides publics.
Ce projet de réforme remonte à juillet 2001. Mais les autorités pakistanaises n'avaient pas osé l'appliquer, redoutant des manifestations. En effet, s'ils ne sont guère représentatifs, les partis intégristes, qui contrôlent de nombreuses madrasas, disposent néanmoins d'une forte capacité de mobilisation. Mais la déroute des talibans et l'affaiblissement consécutif des partis religieux qui les soutenaient au Pakistan sont l'occasion d'imposer la réforme.
«Tentative téléguidée». Les protestations ne se sont pas pour autant fait attendre. Le maulana Sami Ul-Haq, qui dirige la madrasa d'Akora-Khattak, près de Peshawar, où ont été formés de nombreux dirigeants talibans, a dénoncé «une tentative téléguidée par les Etats-Unis de détruire l'éducation islamique et de diviser les musulmans». Il a promis des