Buenos Aires
de notre correspondant
«Je jure sur Dieu Notre Seigneur et ses Saints Evangiles de servir loyalement la Patrie, respecter et faire respecter la constitution...» Après avoir prêté le serment que les Argentins connaissent désormais par coeur (cinq Présidents en douze jours, dont deux intérimaires), le péroniste Eduardo Duhalde s'est mis au travail, hier, à la Casa Rosada. Dans la soirée (la nuit en France), il s'apprêtait à officialiser la composition de son gouvernement «d'unité nationale». Demain, il annoncera le plan économique destiné à sortir le pays de la crise.
Gouvernement «austère». Mardi soir, après avoir été élu président de la République par l'Assemblée législative, l'ex-gouverneur de Buenos Aires, âgé de 60 ans, a expliqué les trois grands axes de l'action qu'il entend mener: «Reconstruire l'autorité politique et constitutionnelle, restaurer la paix sociale et créer un nouveau modèle économique.»
Le premier objectif consiste à redonner un semblant de crédibilité à l'ensemble de la classe politique, réprouvée par le «vote colère» des législatives d'octobre (21 % de bulletins nuls), puis giflée par la «révolte des casseroles» qui vient de provoquer coup sur coup les démissions du radical De la Rúa et du péroniste Rodriguez Saá. Duhalde a promis un gouvernement «austère et transparent».
Pour rétablir la paix sociale, il a déjà annoncé des mesures en faveur des 15 millions de pauvres: «Nous allons maintenir le plan du million d'emplois (lancé par Rodriguez Saá