Santiago de notre correspondant
C'est désormais devant un champ de gravats que se réunissent les adhérents du collectif Jose Domingo Cañas. Ils avaient pris l'habitude de se retrouver chaque mercredi devant un ancien centre de torture de la dictature chilienne, une maison délabrée située rue Jose Domingo Cañas, en plein coeur de Santiago. Mais cette bâtisse n'existe plus. Le 26 décembre, une pelleteuse et un petit groupe de travailleurs ont achevé sa destruction. Quelques heures ont suffi. Un délai trop court pour permettre aux membres du collectif d'organiser une manifestation de protestation.
Encombrant vestige. La déception est grande pour les associations de défense des victimes de la dictature, qui luttent depuis deux ans pour obtenir la transformation de cet ancien centre de torture en mémorial (Libération du 27 mars 2001). Ils s'étaient jusque-là heurtés à l'attitude peu coopérative du propriétaire des lieux, le fabriquant de jouets Rochet. Seule la justice avait réussi à l'empêcher de raser cet encombrant vestige. Le juge chilien Juan Guzmán avait ainsi fait interrompre in extremis, l'an dernier, les travaux de destruction entrepris par Rochet. Car l'enquête qu'il mène sur la disparition d'un dirigeant syndical l'avait amené à venir inspecter l'ancien centre de torture. Mais cette mesure n'était que temporaire. Et c'est en toute légalité que le propriétaire est finalement parvenu à ses fins la semaine dernière.
Cette démolition ne suffit cependant pas à décourager le co