Rome de notre correspondant
Après le départ du gouvernement du ministre des Affaires étrangères Renato Ruggiero, Silvio Berlusconi a confirmé, dimanche soir, qu'il assumera lui-même le poste de chef de la diplomatie italienne: «J'ai l'intention d'assurer l'intérim pendant au moins six mois, peut-être plus», a-t-il indiqué allant jusqu'à plaisanter: «Vu que j'avais peu de choses à faire, certains ont estimé qu'il fallait que j'en fasse davantage.» «Je suis un expert en politique internationale», s'est-il vanté présentant en forme de brevet ses «72 contacts internationaux et [ses] 120 conversations téléphoniques au cours des derniers mois. Je les ai comptées.»
Rupture. Après avoir soutenu que «la démission de Renato Ruggiero n'a pas été déterminée par un différend sur l'Europe», hier, Berlusconi a finalement reconnu à demi-mots, dans un entretien au Corriere della Sera, que les critiques de l'ancien ministre à propos de l'euroscepticisme du gouvernement étaient à la base de la rupture. «Nous étions contraints de faire un examen d'"europhilie" chaque jour», s'est ainsi plaint Berlusconi qui, pour preuve de son adhésion à l'idée européenne, a même soutenu qu'au dernier sommet de Laeken, il s'était «montré le plus européen des responsables présents». Le Cavaliere a par ailleurs annoncé qu'il entendait «révolutionner» la diplomatie italienne de manière à faire davantage entendre la voix de Rome au sein des instances communautaires. Celui qui promet d'être «l'Entrepreneur» de l'Itali