Antananarivo correspondance
Le second tour de la présidentielle du 16 décembre dernier à Madagascar tourne à la bataille de rues entre l'inamovible Didier Ratsiraka, président sortant au pouvoir depuis plus de vingt ans, et le maire de la capitale, Marc Ravalomanana. Depuis la fin de la semaine dernière, Antananarivo est à nouveau frappé de fièvre contestatrice.
Test positif. Vendredi dernier, une première réunion, place du 13-Mai, s'est déroulée dans le calme. Elle avait pour but d'évaluer l'engagement des habitants de la capitale à défendre sur le terrain la «victoire» de Ravalomanana, leur maire élu avec plus de 75 % des voix. Celui-ci, en effet, se considère comme le nouveau président de la République de Madagascar, affirmant l'avoir remporté au premier tour avec plus de 53 % des voix, sur la base de résultats collectés par ses propres partisans! De 30 000 à 40 000 manifestants, selon la gendarmerie, ont répondu à son appel, test suffisamment positif pour engager une épreuve de force au long cours, non violente, contre le pouvoir, de celle qu'affectionnent tout particulièrement les Malgaches. Mais, lundi, la manifestation du jour a tourné à l'affrontement contre les forces de l'ordre: environ 500 hommes, sous-équipés, face à 20 000 manifestants (plus du triple selon les organisateurs).
Résultat: une vingtaine de blessés, dont 7 parmi les manifestants, par explosion de grenades lacrymogènes et assourdissantes. Un blessé grave a dû être amputé d'une jambe. Un policier souffre