Menu
Libération

Tous les morts du 11 septembre ne valent pas la même somme

Article réservé aux abonnés
Polémique autour de l'indemnisation des familles de victimes.
publié le 9 janvier 2002 à 21h36

New York de notre correspondant

Doucement, la frêle femme aux cheveux blonds fait face aux caméras de télé. Beverly Eckert explique qu'elle a pu parler pendant une demi-heure au téléphone avec son mari, qui travaillait à la compagnie d'assurances Aon Corporation, avant que la tour sud du World Trade Center s'écroule. «Il s'agit de justice et d'équité, poursuit-elle, nous nous sommes déplacés parce que nous pensons que les sommes offertes par le gouvernement ne correspondent en rien à la souffrance des gens qui sont morts.»

Quel est le prix d'une vie humaine? La question serait déplacée si elle n'était pas depuis quelques jours au centre d'une vaste polémique entre plusieurs familles des victimes des attentats du 11 septembre et le gouvernement fédéral.

«Véritable scandale». Dimanche dernier, ils étaient plus d'une cinquantaine à organiser une conférence de presse à New York, afin de protester contre le fonds de compensation mis sur pied par l'administration Bush dans les jours qui ont suivi les attaques contre le World Trade Center et le Pentagone. «C'est un véritable scandale, s'indignait le républicain de New York Felix Grucci, l'un des quatre politiciens présents, celui qui glisse et tombe dans la rue pourrait bénéficier de dédommagements plus conséquents que certains proches des victimes.»

En annonçant le 20 décembre les modalités du «fonds de compensation fédéral» voté par le Congrès, son «directeur spécial», l'avocat Kenneth Feinberg, nommé par George W. Bush, avait pourta