Buenos Aires
de notre correspondant
Après la révolte des casseroles et cinq Présidents en douze jours, la déception, la grogne et un sentiment d'impuissance ont repris le dessus en Argentine. Le manque d'espoir se mesure à la longueur des queues aux portes des consulats d'Espagne ou d'Italie. 250 000 personnes ont quitté l'Argentine ces deux dernières années. La vague était retombée après les attentats du 11 septembre, mais elle enfle de nouveau. Chaque jour, 3 000 personnes demandent un passeport espagnol. 15 000 dossiers sont traités en ce moment par le consulat d'Italie. Ceux déposés aujourd'hui ne pourront pas l'être avant 2004. «Peu importe, raconte une jeune femme. Si je ne pars pas moi-même, je veux la nationalité italienne pour mon fils de 3 ans. Un jour, lui aussi devra partir.»
Le nouveau gouvernement du péroniste Eduardo Duhalde colmate les brèches. Un peu plus d'aliments dans les villes-misère qui, heureusement, sont péronistes et donc con trôlables. Une promesse de formation professionnelle rétribuée a été faite pour un million de chômeurs. Un vague plan de remboursement des comptes en banque des petits épargnants (ceux de moins de 5 000 pesos seront payés en traites à partir de mars) a été ébauché. Enfin, une promesse de «révolution productive». C'est peu pour rêver.
Pas d'extradition. Pour couronner le tout, pas de surprise du côté de la justice. Ni l'ex-capitaine de corvette Alfredo Astiz ni les autres tortionnaires de la dernière dictature ne seront extradés. Et