Plusieurs officiels américains ont déclaré hier au New York Times être persuadés que l'Iran sert de sanctuaire à plusieurs membres du réseau terroriste Al-Qaeda, qui tentent de continuer d'opérer en Afghanistan contre les forces américaines et le nouveau gouvernement afghan, entre autres en soudoyant des commandants locaux. Ces «fuites contrôlées» à la presse américaine paraissent refléter un souci bien réel à Washington, où, hier, le président américain a mis en garde l'Iran sans prendre de gants. «S'ils se lancent dans la moindre tentative de déstabiliser le gouvernement, la coalition [antiterroriste] s'occupera d'eux par des moyens d'abord diplomati ques», a menacé George W. Bush. Il a également appelé Téhéran à remettre aux Etats-Unis tout responsable de l'organisation Al-Qaeda qui chercherait à trouver refuge sur le territoire iranien.
Téhéran a démenti hier que des hommes de Ben Laden se trouvent sur son sol en affirmant que ses frontières étaient «scellées». Des sources à Kandahar avaient assuré lundi à l'AFP que des petits groupes d'«Arabes» afghans d'Al-Qaeda avaient rejoint l'Iran au niveau de la province de Helmand grâce à des seigneurs locaux largement rétribués et selon un itinéraire qu'aurait pu emprunter Ben Laden lui-même. Les «responsables du ministère américain de la Défense et du renseignement» cités dans le New York Times affirment que Téhéran veut tenter de limiter l'inclinaison pro-occidentale de l'Afghanistan en menant des opérations de déstabilisation.