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Le Kosovo en mal de «Président»

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Deux mois après les élections, tout reste bloqué.
publié le 11 janvier 2002 à 21h39

Les débuts de la démocratie au Kosovo sont laborieux. Près de deux mois après les premières élections législatives pluralistes sous contrôle international, le Parlement ne parvient toujours pas à élire un président. Seul candidat en lice, le dirigeant albanais modéré Ibrahim Rugova a essuyé hier un nouvel échec cuisant, se montrant, à trois reprises, dans l'incapacité de recueillir la majorité requise pour devenir le premier citoyen de cette province du sud de la Serbie, peuplée en majorité d'Albanais et placée depuis juin 1999 sous la protection de l'ONU. Au dernier tour de scrutin, il n'a obtenu que 51 voix.

«Impatience». Vainqueurs des législatives du 17 novembre, cet intellectuel francophile et son parti la Ligue démocratique du Kosovo ne disposent que de 47 sièges sur 120 dans le nouveau parlement multiethnique. Installé dans un petit palais jaune qui abritait jusqu'ici le musée du Kosovo, le futur président de l'«autogouvernement du Kosovo» disposera de pouvoirs surtout symboliques, même s'il doit désigner le futur Premier ministre.

L'impéritie des députés commence à agacer le chef de la mission des Etats-Unis au Kosovo, John Menzies, qui a reconnu son «impatience face au temps qu'il faut pour former un gouvernement». Le leader charismatique d'une décennie de résistance civile de masse contre le pouvoir serbe, qui avait été élu par deux fois président de la République autoproclamée du Kosovo lors de scrutins clandestins en 1994 et 1998, se trouve aujourd'hui dans une sit