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Libération

Le Zimbabwe en «guerre» présidentielle

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Mugabe fait voter deux lois antiopposition pour assurer sa réélection en mars.
publié le 11 janvier 2002 à 21h39

Les dix prochaines semaines s'annoncent lour des de menaces au Zimbabwe. L'annonce par le ministère de l'Information de la tenue, les 9 et 10 mars, de l'élection présidentielle va probablement intensifier le climat de violences politiques qui agite le pays depuis plusieurs mois.

Au pouvoir depuis l'indépendance en 1980, le président Robert Mugabe est décidé coûte que coûte à se faire réélire face à son grand rival, Morgan Tsvangirai, président du Mouvement pour le changement démocratique (MDC). Il a prévenu ses supporters, lors du

dernier congrès de son parti, l'Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (Zanu-PF), qu'ils devaient se «transformer en soldats» pour mener «la campagne comme une guerre», et se préparer au «combat physique».

Assassinats. Ces accents martiaux ont trouvé un écho immédiat sur le terrain où cinq militants du MDC ont été tués par des partisans du pouvoir durant les deux dernières semaines de décembre. En deux ans, 87 mem bres et sympathisants du principal parti d'opposition ont été assassinés.

Pour mettre toutes les chances de son côté, le régime a fait adopter hier par le parlement zimbabwéen deux lois très controversées. La première, sur la sécurité publique, punit de la peine de mort ou d'emprisonnement à vie quiconque se rend coupable d'actes «d'insurrection, de banditisme, de sabotage et de terrorisme» en vue de renverser le gouvernement. Toute personne, y compris les journalistes, qui «sape l'autorité du Président» et «engendre l'hostil