Jammu (Cachemire indien)
envoyé spécial
Près de la frontière indo-pakistanaise, dans le petit village de Fatehpur, deux corps gisent à l'arrière d'une camionnette réquisitionnée par les forces de sécurité indiennes: deux ressortissants pakistanais, tués dans la nuit de jeudi à vendredi au cours d'un violent accrochage avec les troupes indiennes. Des cartes d'identité pakistanaises ont été retrouvées sur eux, ainsi que des cartes du Jaish-e-Mohammad, l'un des deux mouvements interdits samedi par le général Musharraf, et un papier griffonné à la main avec les coordonnées du QG du groupe à Kotli, au Pakistan, et leur contact sur place, numéro de téléphone à l'appui.
Trois autres rebelles ont réussi à s'enfuir, mais les policiers ne cachent pas leur satisfaction. «C'est une bonne prise, explique le chef de la police locale, car l'un d'eux était manifestement le commandant du groupe: il avait sur lui deux transmetteurs radio et une fiche de communication.» Ce document, en langage codé, signale les lieux où l'homme devait se rendre au cours de son séjour au Cachemire. En bas à gauche de la petite fiche trouée de balles et tachée de sang, trois lettres sont écrites à la main: ISI, les services de renseignements militaires pakistanais. Donneur d'ordre ou nom de code? Islamabad a toujours nié soutenir activement la rébellion cachemirie. Les officiers indiens affirment, eux, retrouver régulièrement ce type de documents sur les militants tués ou interceptés.
Les forces de sécurité indienne