Bogota de notre correspondant
La médiation de l'ONU n'a pu sauver les espoirs de paix: en quelques minutes de déclaration télévisée, le président colombien Andrés Pastrana a rejeté samedi soir les dernières propositions des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), le plus important des deux mouvements de guérilla en activité dans le pays. Le document des Farc «n'est pas satisfaisant et n'évoque que des thèmes déjà négociés», a lâché le chef de l'Etat, exceptionnellement ferme, vers minuit. Trois heures auparavant, les négociateurs des Farc avaient présenté à la télévision un «brouillon» de leurs propositions au Président, fruit de deux jours de discussions avec le délégué de l'ONU, James Lemoyne. A la surprise générale, la guérilla, vieille de 38 ans, tentait de mettre un terme à la pire crise qu'ait vécue le processus de paix, entamé en janvier 1999. Mercredi dernier, après plusieurs mois de suspensions et de piétinements, le Président avait pour la première fois évoqué la fin des négociations. Mais les propositions des Farc ont été jugées trop floues et trop ambiguës par le pouvoir.
Non-recevoir. Samedi, le Président avait aussi donné à la guérilla jusqu'à ce soir 21h30 pour s'engager à reprendre le dialogue et à arriver rapidement à un cessez-le-feu. «Seul un signe public en ce sens arrêtera l'horloge», avait-il précisé. Dès hier, les Farc y ont répondu à la télé par une fin de non-recevoir: elles ont estimé que le discours de Pastrana fermait définitivement «les