Jérusalem
de notre correspondante
La destruction de dizaines de maisons palestiniennes par l'armée israélienne, jeudi dans le camp de réfugiés de Rafah, au sud de la bande de Gaza, a soulevé de vives critiques ce week-end en Israël et dans le monde. Cette opération, qu'Ariel Sharon a justifiée par la nécessité d'«empêcher des contrebandes d'armes» avec l'Egypte, pourrait provoquer de nouvelles tensions entre la gauche et la droite israélienne et surtout porter un coup fatal à une trêve déjà sérieusement écornée par le Hamas. Dans un communiqué, les extrémistes du Hamas ont menacé samedi de se venger de «cet acte terroriste horrible». De leur côté, les dirigeants israéliens revenaient à la charge, accusant hier l'Iran d'être de mèche avec l'Autorité palestinienne dans l'affaire du Karine A, ce bateau intercepté par Tsahal avec un chargement d'armes destiné, selon Israël, aux Palestiniens.
Caravanes. L'armée, qui avait affirmé jeudi n'avoir détruit à Rafah «qu'une dizaine de maisons inhabitées», évoque désormais «vingt-deux constructions détruites en trois jours». Et hier, le ministre de la Défense a déclaré qu'il était prêt à envoyer des caravanes à Rafah si des familles avaient besoin d'un toit, reconnaissant implicitement que certaines maisons détruites étaient habitées. B'tselem, l'organisation israélienne des droits de l'homme, a confirmé hier ce qu'un expert de l'ONU confiait vendredi à Libération: plus de cinquante maisons ont été détruites et plus de 500 personnes jetées