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Libération

Un statut flou pour les detenus d'Al-Qaeda

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Prisonniers de guerre? Non, pour les Etats-Unis. Oui, pour la Croix-Rouge.
publié le 16 janvier 2002 à 21h42

Genève de notre correspondant

Au nom de la lutte antiterroriste, les Etats-Unis sont-ils en train de tordre le cou au droit international? Mary Robinson, haut-commissaire des Nations unies aux Droits de l'homme, avait déjà vertement critiqué le principe d'une juridiction d'exception, prévu par l'ordonnance Bush du 14 novembre, pour juger les responsables talibans et ceux d'Al-Qaeda.

«Traitement conforme». C'est maintenant au tour du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), gardien des conventions de Genève, d'affirmer clairement et en total désaccord avec Washington que les hommes incarcérés sont bel et bien des prisonniers de guerre bénéficiant de la protection de la troisième convention de Genève. Le secrétaire d'Etat américain à la Défense, Donald Rumsfeld, a en effet déclaré que les prisonniers d'Afghanistan transférés à la base de Guantanamo, sur l'île de Cuba, «ne seront pas considérés comme des prisonniers de guerre, puisqu'ils ne le sont pas». Aux yeux de Washington, ce sont des «combattants illégaux» dont le statut est encore indécis. Le CICR n'entend cependant pas «ouvrir une polémique avec Washington [...] puisque dans les faits et jusqu'à ce jour, les autorités américaines accordent à ces hommes un traitement conforme à celui des prisonniers de guerre».

Un premier groupe de vingt prisonniers avait été transféré vendredi après-midi, entravés, cagoulés à leur départ de Kandahar, enchaînés à leur siège et pour, l'un d'entre eux, sous sédatifs. Un deuxième groupe