Vienne de notre correspondant
Profitant de l'aversion des Autrichiens pour l'énergie nucléaire, le FPO, le parti d'extrême droite de Jörg Haider, a lancé lundi dernier une «consultation populaire» clairement dirigée contre les voisins tchèques. Pendant une semaine, quelque 5 millions d'électeurs sont invités à se rendre à leur mairie pour exprimer leur désir que «l'Autriche mette son veto à l'adhésion de la République tchèque à l'Union européenne si la centrale de Temelin n'est pas fermée». Cette centrale nucléaire, située à 60 km de la frontière, fait depuis des mois l'objet de violents débats dans le pays. Construite à l'époque de la Tchécoslovaquie communiste, et donc dotée de réacteurs de conception soviétique, elle est perçue comme un «Tchernobyl» en puissance par la population autrichienne qui a elle-même renoncé à l'énergie nucléaire par référendum en 1978.
Division. En Autriche, une «consultation populaire» n'a pas de valeur contraignante: si le texte a recueilli au moins 100000 signatures, le Parlement est seulement tenu de débattre de la question, mais pas de légiférer. Il n'empêche que cette initiative du FPO pourrait se révéler explosive pour la coalition noire-bleue au pouvoir depuis février 2000. La droite conservatrice OVP a en effet exclu tout veto contre Prague et s'en tient à l'accord négocié fin 2001 sous les auspices de Bruxelles qui contraint les Tchèques à renforcer la sécurité de leur centrale, mais pas à la fermer. La vice-chancelière et chef du FPO Sus