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Libération

«La démolition, arme de la peur permanente»

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Un universitaire israélien dénonce la politique planifiée de destruction de maisons pour chasser les Palestiniens de leur terre.
publié le 17 janvier 2002 à 21h42

Issawiyeh envoyée spéciale

Au creux de la vallée, des bulldozers éventrent une colline de Cisjordanie pour y construire une nouvelle route de contournement qui permettra aux colons d'éviter les villages arabes sur le chemin de leur implantation. Le bruit des machines monte jusqu'à Issawiyeh, ce village palestinien en bordure de Jérusalem-Est où, lundi, d'autres bulldozers sont venus raser neuf habitations au motif qu'elles n'avaient pas de permis de construire. Debout sur les ruines de sa maison, Khaled suit, défait, les allers et venues de l'engin de construction, en contrebas. Les Israéliens ne lui ont pas laissé une chance. Sa maison, dans laquelle il avait investi toutes ses économies de chauffeur de taxi, était achevée depuis peu. Il devait y emménager aujourd'hui même avec toute sa famille. Il n'a appris que dimanche, par hasard, qu'elle faisait partie des dix-neuf choisies par la mairie de Jérusalem pour être démolies.

Permis de construire. Issawiyeh n'ayant pas de service postal, la décision administrative avait été «communiquée» aux habitants par un bout de papier jeté par terre ou cloué aux arbres. Khaled, qui avait tenté en vain d'obtenir le permis de construire sur son terrain, n'a pas eu le temps de prévenir un avocat. Son voisin, qui vivait depuis plusieurs années dans sa maison, après avoir fait les démarches et payé les sommes nécessaires, a aussi eu son habitation détruite. La municipalité lui avait promis son permis d'ici à deux mois.

Coordinateur du Comité is