Tous se veulent raisonnablement optimistes et l'envoyé spécial de l'ONU à Chypre, Alvaro de Soto, a salué hier «ce début très encourageant» vers une possible solution à la division de l'île. Le président chypriote-grec Glafcos Cléridès, 82 ans, et le dirigeant chypriote-turc Rauf Denktash, 77 ans, ont commencé, hier, les premières discussions directes depuis quatre ans, convenant de se rencontrer dorénavant trois fois par semaine pour négocier les bases d'une réunification. Les discussions se tiennent dans l'aéroport désaffecté de Nicosie, au coeur de la «zone tampon» qui, depuis vingt-huit ans, divise l'île avec d'un côté la République de Chypre (650000 habitants chypriotes grecs, dont un tiers de réfugiés du Nord), seule autorité internationalement reconnue, et de l'autre la République autoproclamée du Nord de Chypre (RTCN, 190000 Chypriotes turcs), créée après l'invasion des troupes turques au nord de l'île, en août 1974, et reconnue seulement par Ankara.
Relations minimum. La «ligne verte», gardée par 1250 Casques bleus, traverse aussi la capitale Nicosie où le no man's land est parfois large d'à peine quelques dizaines de mètres. Les relations entre les deux parties de l'île sont réduites au minimum. Il n'y a pas de liaisons téléphoniques, sinon au travers de l'ONU qui dispose de trois lignes. Pas de poste, sinon deux boîtes aux lettres l'une avec le courrier pour le Sud, l'autre avec le courrier pour le Nord installées dans le no man's land au seul point de passage