Les démocrates-chrétiens allemands ne décolèrent pas. Il faut dire que les bonnes feuilles du livre de Nicole Fontaine, consacré à ses deux ans et demi passés à la présidence du Parlement européen, qui circulaient depuis plusieurs jours dans les rangs des eurodéputés ont eu de quoi susciter leur ire (1). Dans un exercice sans précédent, celle-ci n'hésite pas à régler publiquement ses comptes avec (entre autres) ses collègues germaniques et, plus particulièrement, avec Hans-Gert Pöttering, le très arrogant président du groupe politique PPE-DE. Nicole Fontaine, avec une (fausse ?) ingénuité, raconte les mille et une misères qu'elle a eues à subir durant son mandat de la part de la délégation allemande de son groupe. La rupture a eu lieu, selon elle, en avril 2000 lorsqu'elle a pris une position très dure dans l'affaire autrichienne à l'occasion de la visite à Strasbourg du président Klestil : «Rien n'est plus dangereux pour une société humaine lorsqu'elle s'habitue à l'inacceptable et relativise l'intolérable», lui a-t-elle lancé sous les huées des démocrates-chrétiens. Or, comme on lui explique, «pour nous Allemands, l'Autriche c'est...» la phrase restera en l'air. Mais, pour Nicole Fontaine, le malaise allemand est plus ancien : ce sont eux qui ont tenté de tuer la Commission Prodi, dès son installation, en septembre 1999, en ressortant de soi-disant «affaires». Elle estime que le PPE est désormais aux mains de son aile la plus droitière. «Débordé sur sa droite, [Pöttering
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