Le 16 janvier 2001, à 13 h 45, Laurent-Désiré Kabila tombe, touché mortellement par trois balles de calibre 9 mm, dans son bureau du palais de Marbre à Kinshasa. Un an plus tard, c'est à peu près la seule certitude que l'on ait sur les circonstances de la mort du président de la république démocratique du Congo (RDC).
Qui l'a tué ? Rachidi Minzele Kasereka, le jeune kadogo (1), est-il le véritable auteur des coups de feu ? Avait-il des complices ? Pour le compte de qui travaillait-il ? Quel rôle a exactement joué le colonel Eddy Kapend tenu au secret depuis le 24 février ? Pourquoi Emile Mota, conseiller économique du Président et l'un des seuls témoins visuels directs du crime, est-il emprisonné ? La mort de Laurent-Désiré Kabila ressemble à un puzzle qui compterait plus de pièces que nécessaire.
Mercredi dernier, le colonel Charles Alamba, procureur militaire chargé de l'instruction du procès des assassins de Kabila, a donné pour la première fois la version «officielle» des circonstances de l'attentat : dans la matinée du 16 janvier, un peu avant midi, l'état-major particulier du Président a reçu une communication téléphonique l'informant que son repas avait été empoisonné. Moins de quarante-cinq minutes après que le «Mzee» (le Vieux) eut refusé son repas, un de ses jeunes gardes du corps a tiré sur lui plusieurs coups de feu à bout portant. «Le jeune homme s'est enfui, mais il a été rapidement maîtrisé, a raconté Charles Alamba. Alors qu'il se trouvait à terre, gesticulant,