Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, à l'extrême est de la République démocratique du Congo (RDC), n'est plus qu'une ville fantôme dont les bâtiments calcinés émergent d'une nuée grise à l'odeur de soufre. Près de 400000 Congo lais ont fui devant la lave du volcan Nyiragongo par la seule route possible, celle qui traverse la frontière, pour se réfugier dans la ville rwandaise mitoyenne de Gisenyi. La coulée a dévalé les rues, fait exploser les dépôts d'essence, éventré les maisons, élevant au fur et à mesure un mur qui coupe la ville en deux. Vendredi après-midi, la lave menaçait Gisenyi tandis que le sol tremblait environ toutes les cinq minutes, signe que l'activité du volcan se poursuit.
Sept ans de troubles. En moins de vingt-quatre heures, Goma qui s'étend agréablement sur les berges du lac Kivu, au pied du massif des volcans Virunga qui culminent à plus de 3000, a été quasiment détruite. La ville se remettait à peine des sept ans de troubles et de destructions qui ont suivi l'installation par les Nations unies, en 1994, d'un million de réfugiés hutus au coeur du parc des Virunga. Avec le déploiement d'un contingent d'observateurs de l'ONU en 2001 et le boom du coltan, un minerai rare dont 80 % des réserves mondiales se trouvent au Kivu, hôtels et restaurants avaient rouvert et les salaires commençaient à être payés.
Aide d'urgence. Organisations humanitaires et autorités rwandaises tentaient vendredi de s'organiser pour venir en aide aux déplacés congolais qui man