L'Italie continue de ruer dans les brancards européens. A quelques semaines de la mise en place de la Convention sur l'avenir de l'Europe, qui lancera ses travaux le 28 février à Bruxelles, voilà les Quinze de nouveau confrontés à un pataquès romain. Après la fracassante démission du ministre des Affaires étrangères Renato Ruggiero, découragé par l'orientation de plus en plus eurosceptique du gouvernement Berlusconi, c'est au tour de Giuliano Amato de menacer de rendre son tablier. Cet ex-Premier ministre socialiste et fervent européen refuse de rester vice-président de la Convention s'il doit y représenter le Cavaliere. Au sommet de Laeken, en décembre, la désignation de Valéry Giscard d'Estaing imposée par Chirac à la tête de cette Convention n'avait été acceptée par une cohorte d'Etats membres plutôt réticents, qu'à la condition que le grand «Ex» français soit flanqué de deux vice-présidents, à même de rassurer les petits pays: Amato et l'ancien Premier ministre belge Jean-Luc Dehaene.
La Convention, chargée de préparer un projet de Constitution pouvant servir de base à la prochaine réforme de l'Union élargie, sera forte d'une centaine de membres, issus de l'UE et des douze pays candidats. Chaque pays doit y envoyer deux députés nationaux et un représentant de l'exécutif. Au grand dam des Allemands et des Britanniques, Berlusconi se considère donc en droit d'avoir outre Amato son propre émissaire. La présidence espagnole de l'UE va devoir résoudre l'opposition