La «réaction horrifiée» de Washington est devenue routinière. Une fois de plus, le département d'Etat s'est indigné de la tuerie d'Hadéra. Et, une fois de plus, il a menacé Yasser Arafat de perdre patience dans un communiqué au ton désormais familier: «En tant que président de l'Autorité palestinienne, de l'Organisation de libération de la Palestine et du Fatah, le président Arafat doit prendre des mesures immédiates contre les responsables de ces actes et affronter l'organisation qui perpétue la terreur et la violence.»
Sisyphe. Anthony Zinni, l'envoyé spécial de l'administration Bush, devait retourner cette semaine dans la région pour tenter de relancer le dialogue. Son voyage est évidemment retardé. Le nouveau Sisyphe devra attendre un moment plus propice avant de pousser à nouveau son rocher. Les deux parties étant incapables de se parler, il est impensable d'imaginer une amélioration de la situation sans une intervention très forte des Etats-Unis.
Mais les Américains semblent avoir perdu tout espoir de faire cesser la violence. Faire pression sur Sharon, pour qu'il cesse de détruire les bases de l'Etat palestinien et d'assassiner des dirigeants, est à leurs yeux impossible tant que des attentats se poursuivent. Aller au-delà des mises en garde à Arafat est également difficile à imaginer, sauf à le considérer comme un «protecteur de terroriste» et à le traiter comme tel.
La Maison Blanche se refuse à le faire. Même si le leader de l'OLP a largement perdu le contrôle de son