Le 11 septembre a eu des retombées heureuses pour Bush: sa cote s'est envolée, tout le monde a reconnu en lui le commandant en chef des armées. Il a plutôt bien rempli ce rôle d'ailleurs. Son style est un peu cow-boy, pas diplomatique, mais très américain. Il a parlé le langage des gens: «On va les faire sortir de leur trou... On l'aura mort ou vif...» Ceux-ci se sont facilement identifiés à lui. Pendant cette guerre, il a modifié son comportement. Sa réforme de l'éducation n'est pas si mal. Mais on peut se dire qu'elle aurait été mieux financée s'il n'avait pas distribué des baisses d'impôts aux plus riches. Le fait qu'il ait obligé ce pays à réfléchir à son éducation est une bonne chose. Ce qui me hérisse le plus, dans le bilan de cette première année, c'est l'importance donnée au ministre de la Justice, John Ashcroft. Après le 11 septembre, ce dernier a eu carte blanche. Or, Ashcroft n'a jamais démontré une grande humanité et un grand respect des libertés publiques.
Dans la communauté africaine-américaine, au départ les gens ne l'aimaient guère. Ils l'ignoraient. Maintenant, comme tous les autres Américains, ils le soutiennent, mais je pense que c'est un soutien de façade. George W. Bush a peut-être changé un peu l'Amérique. Il insiste beaucoup sur des valeurs familiales, demande aux parents d'y faire attention... Moi, cela me convient. Est-ce que c'est sincère ou programmé? Je ne sais pas, mais à force de répéter ce type de message, il a peut-être fini par y croire.
(Washi