Pékin de notre correspondant
On dit Jiang Zemin furieux. Les services secrets chinois auraient découvert pas moins de 27 micros à bord du Boeing présidentiel fraîchement livré par la firme américaine. Indélicatesse suprême, l'un de ces systèmes d'écoute était situé dans les toilettes, et un autre dans la tête du lit présidentiel... Cette révélation, samedi, à la fois par le Financial Times et le Washington Post, n'a reçu jusqu'ici aucune confirmation ni démenti officiel. Pékin comme Washington affichent un silence total, évitant de donner une allure de crise à cette deuxième affaire d'espionnage américain sur la Chine communiste, après l'incident aérien en mer de Chine du Sud, en avril 2001. Pékin se refuse visiblement à exploiter l'affaire à la veille de la première visite officielle de George W. Bush à Pékin, les 21 et 22 février, trente ans après la rencontre historique entre Mao et Nixon.
Le Boeing 767 présidentiel a été livré en août dernier à la compagnie China United Airlines, gérée par l'armée chinoise. Selon les informations des deux quotidiens, c'est lors des essais en vol en septembre que les techniciens auraient été intrigués par des sifflements à bord. Une fouille minutieuse a permis de déceler les systèmes d'écoute dernier cri, dont les données devaient être transmises par satellite. Jiang devait inaugurer l'avion pour se rendre au sommet Asie-Pacifique de Shanghai, en octobre, auquel participait Bush: il a préféré emprunter un autre appareil, mais aucun écho de