Goma correspondance
Des boules de feu dans le ciel de Goma hier matin. Cinq jours après l'éruption du Nyiragongo, c'est à nouveau la panique dans la ville. Des pillards essayaient apparemment de voler de l'essence dans une station-service, quand du carburant est tombé sur la lave toujours fumante. Personne n'a pu s'approcher suffisamment pour compter les victimes. Entre 50 et 100 morts, selon les sources.
Les réfugiés continuent de revenir en ville, défiant la lave et prenant des risques considérables. Tous dénoncent l'accueil qu'ils ont reçu lors des quelques jours passés de l'autre côté de la frontière, dans la ville rwandaise de Gisenyi. Marcel, un étudiant de 25 ans, erre en ville. Il n'a plus de maison. Et pas de famille. Son seul luxe: un matelas en mousse qu'il transporte sur la tête. Marcel est l'un des rares à avoir tenté sa chance dans les deux camps de réfugiés mis en place par les autorités rwandaises. Une journée sur place lui a suffi pour finalement changer d'avis et prendre le chemin du retour. «Les militaires rwandais ont volé tout ce qui avait de la valeur. Surtout les téléphones portables. Les gens ne pouvaient plus communiquer avec leurs familles.»
Coulée de lave durcie. Seules quelques centaines de réfugiés sont restés au Rwanda. Les autres sont retournés vivre en aval du volcan. Malgré la terre qui continue de trembler. «Je ne veux pas être un réfugié, surtout au Rwanda», dit Claude Ngala, alors qu'il emprunte au pas de course un des trois passages ouverts