Jérusalem
de notre correspondante
Franchissant un nouveau palier dans l'escalade militaire, l'armée israélienne est entrée lundi à l'aube à Tulkarem, réoccupant et plaçant sous couvre-feu cette ville palestinienne située dans le nord de la Cisjordanie, à quelques kilomètres seulement de la «ligne verte» qui sépare Israël des territoires palestiniens. Au cours de cette opération, qui a mobilisé plus d'une dizaine de chars appuyés par des hélicoptères, deux Palestiniens, dont un de 19 ans, ont été tués par des tirs de soldats israéliens et plusieurs autres blessés. C'est la première fois qu'une ville autonome est entièrement réoccupée depuis le début de l'Intifada il y a près de seize mois.
Riposte israélienne. Cette opération est une réponse à l'attaque de jeudi à Hadéra, au cours de laquelle un jeune milicien armé du Fatah (l'organisation de Yasser Arafat) avait tiré à l'arme automatique sur les convives d'une Bat Mitzva, tuant six d'entre eux avant d'être abattu. Cet attentat était lui-même une réponse à l'assassinat ciblé, quelques jours plus tôt par Tsahal, de Raed el-Karmi, chef du Fatah à Tulkarem. Hier, dans la ville réoccupée, une vingtaine de Palestiniens ont été arrêtés par l'armée, qui est arrivée avec une liste de noms et d'adresses, dont trois responsables «importants» du Hamas. L'opération «pourrait durer plusieurs jours», a indiqué un responsable militaire. Elle viserait, selon le ministre travailliste des transports, «à s'attaquer aux infrastructures terroristes