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Libération

Sida: rumeurs de contamination en Chine

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La ville de Tianjin en proie à une psychose collective.
publié le 22 janvier 2002 à 21h46

Pékin de notre correspondant

Un vent de panique s'est emparé de la ville de Tianjin, à 150 km à l'est de Pékin: ses 10 millions d'habitants sont persuadés que des dizaines, voire des centaines de paysans de la province du Henan, contaminés par le virus VIH, se promènent dans les rues munis de seringues infectées pour se venger de la société qui les a condamnés à une mort certaine. La rumeur a un fond de réalité: les autorités confirment que des personnes ont bel et bien été piquées dans des lieux publics et se sont présentées dans les hôpitaux. En revanche, il n'est pas établi que les auteurs de ces agressions soient séropositifs ou même venus du Henan: les autorités parlent plutôt d'«éléments antisociaux», un terme qui indiquerait plutôt la piste de laissés-pour-compte des transformations économiques.

Appel au calme. Il faudra plusieurs mois pour savoir si les personnes piquées ont été contaminées. Après plusieurs jours de silence, les autorités ont lancé vendredi soir, sur les ondes de la télévision locale, un appel au calme, affirmant, témoignages de médecins à l'appui, qu'une simple piqûre ne suffit pas à transmettre le virus. La population avait été invitée à regarder la télévision à 18 h 30, et l'émission destinée à calmer les esprits a été rediffusée. Cela n'a toutefois pas suffi: hier, la gare de Tianjin était toujours quasi déserte, tout comme les grands centres commerciaux et la rue piétonne de la ville.

Sur une affiche apposée dans les rues et diffusée par les médias