Menu
Libération

Stoiber, la «guillotine blonde» contre Schröder

Article réservé aux abonnés
Le candidat conservateur mise sur son pragmatisme
publié le 22 janvier 2002 à 21h46

Berlin de notre correspondante

Les mains posées sur les genoux, un effort de sourire aux lèvres, Edmund Stoiber a l'air d'un fauve contenu dans un costume sombre, dimanche soir, pour sa première grande émission de télévision en tant que candidat de la CDU-CSU à la chancellerie allemande. Taquine, la présentatrice en profite: «On dit que vous n'avez pas autant d'aisance que Schröder?» Stoiber se retient de la dévorer et répond aussi calmement que possible: «Il est certain que Schröder est un excellent metteur en scène. Mais, avec son bilan et les problèmes qui vont se poser, beaucoup de gens s'inquiètent. Ils ne veulent pas quelqu'un de particulièrement cool, mais quelqu'un qui apporte surtout de la compétence de fond.»

Cool, Edmund Stoiber n'a pas franchement la réputation de l'être. C'est un «requin momifié», décrivait la semaine dernière l'écrivain Katja Lange-Müller: «Un rigide entêté, sans la moindre sensualité baroque, raide comme un piquet.» Le secrétaire général du Parti social-démocrate, Franz Müntefering, se rassure aussi en observant la mine tendue du challenger, aussi surnommé «la Guillotine blonde»: «Ce n'est pas quelqu'un que les Allemands inviteraient volontiers dans leur salon.»

Bourreau de travail. Né en 1941 dans une petite ville de Bavière, Edmund Stoiber ne semble jamais s'être beaucoup amusé. Son père, qui s'était enthousiasmé pour le parti nazi, n'est revenu de détention qu'en 1948 et a continué d'attirer la honte sur la famille par des trafics, jamais tota