Vienne de notre correspondant
C'est le premier succès de l'extrême droite autrichienne depuis deux ans. Le parti de Jörg Haider, dont la cote ne cessait de baisser dans l'opinion publique depuis son entrée au gouvernement en février 2000, a réussi à recueillir 915 000 signatures en faveur de sa pétition contre l'élargissement de l'Union européenne à la République tchèque. Selon les résultats de la consultation populaire publiés hier soir, un électeur sur six a pris la peine de se déplacer pour demander haut et fort que l'Autriche «mette son veto à l'adhésion» de Prague «si la centrale nucléaire de Temelin n'est pas fermée».
Antinucléaire. Un chiffre extrêmement élevé pour ce type de référendum purement consultatif. C'est donc une victoire éclatante pour le FPÖ, qui ne sera pas sans provoquer des tensions au sein de la coalition dirigée par le chancelier conservateur Wolfgang Schüssel.
Pays profondément antinucléaire (la population a refusé la présence d'usines atomiques sur son sol par un référendum en 1978), l'Autriche tremble de la proximité de la centrale de Temelin, située en Bohême du Sud, à seulement 60 kilomètres de la frontière. Construite dans les années 80, à l'époque de la Tchécoslovaquie communiste, avec des réacteurs de conception soviétique («comme ceux de Tchernobyl», répètent à l'envi les anti-Temelin), la centrale a accumulé les pannes et les arrêts depuis sa mise en service en octobre 2000. Des pannes qui font les gros titres de la presse autrichienne, en part