Debout, les députés, Lionel Jospin et tous ses ministres les ont ovationnés. Mais les applaudissements ont redoublé quand l'Israélien Avraham Burg, président de la Knesset, et Ahmed Koreï, son homologue palestinien, se sont longuement serré la main. Paris a signifié symboliquement hier sa volonté de ne pas faire le deuil d'une paix israélo-palestinienne en donnant un lustre particulier à l'accueil de ces «hommes de dialogue».
Le président de l'Assemblée, Raymond Forni, les avait invités à un colloque dont le titre pourrait faire office de profession de foi : «Pour une initiative européenne dans le conflit israélo-palestinien, l'urgence d'un dialogue politique». Insistant sur la symbolique d'un tel dialogue qui «seul assurera la sécurité et l'avenir des deux peuples», Lionel Jospin les a reçus séparément dix minutes, et ensemble une quarantaine de minutes. Peu après, ils se retrouvaient pour déjeuner à l'hôtel de Lassay. Ils devraient rencontrer Jacques Chirac aujourd'hui.
Avraham Burg et Ahmed Koreï ont parfaitement joué le jeu, le premier annonçant son intention «d'aller à Ramallah» (s'exprimer devant le Parlement palestinien), quitte à «risquer l'ouverture d'une procédure pour [l']écarter» de son poste. Mais, à elle seule, la réponse d'Ariel Sharon, se déclarant catégoriquement opposé à cette initiative, donne la mesure du blocage.
Dans ce contexte, l'Israélien et le Palestinien ne voient de salut que dans une action de la communauté internationale. «Parce que si le monde ign