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Libération

Présidentielle à haut risque au Zimbabwe

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Des lois d'exception favorisent le parti du président sortant.
publié le 24 janvier 2002 à 21h47

Harare envoyée spéciale

A l'étage du Monomotapa, un grand hôtel de Harare, la salle de conférences est pleine à craquer. A l'ordre du jour de la réunion organisée par des associations de juristes : les dernières lois d'exception élaborées par les autorités en vue de la présidentielle des 9 et 10 mars qui risque de plonger le Zimbabwe dans le chaos. Lovemore Madhuku, un professeur de droit, provoque l'hilarité générale en citant un passage de la nouvelle loi sur l'ordre public: «Le meurtre sera légal, par l'usage d'une force justifiable et raisonnable, si toute personne oppose une résistance à la police alors que celle-ci a décidé de mettre fin à une manifestation.»

Non-violence. Le débat tourne au meeting lorsque l'auditoire commence à défiler à la tribune, comparant cette législation à celle de l'apartheid. Un jeune plaide pour une «mobilisation générale» et propose une manifestation nationale à Harare contre le «vol» de l'élection par le président sortant Robert Mugabe qui, à 78 ans, veut prolonger de six ans un règne déjà long de vingt et un ans. Mais David Coltard, un responsable du Mouvement démocratique pour le changement (MDC), le principal parti d'opposition, douche l'enthousiasme de la salle: «Nous sommes prêts à travailler dans le cadre de la loi. C'est bien beau de dire aujourd'hui qu'on est prêt à mourir pour la démocratie, mais j'appelle la jeunesse de ce pays à respecter la non-violence.»

Echauffourées. Malgré le pacifisme du MDC, certains de ses sympathisants son