Beyrouth
de notre correspondante
Deux carcasses de voitures calcinées, une façade d'immeuble noircie et des trous béants à la place des fenêtres. Un spectacle auquel les Libanais n'étaient plus habitués. Hier matin vers 9 h 30, Elie Hobeika, ex-chef des Forces libanaises, la milice chrétienne responsable du massacre de centaines de Palestiniens dans les camps de Sabra et Chatila, en 1982, a été assassiné dans un attentat à la voiture piégée. Les explosifs étaient placés dans une Mercedes au bord de la route, près du domicile de l'ancien ministre dans le quartier d'Hazmieh, à la périphérie de la capitale, et l'explosion a apparemment été télécommandée au passage de sa Jeep. Il est mort sur le coup, projeté à une cinquantaine de mètres du véhicule. «Je l'ai d'abord identifié à cause de la couleur de ses cheveux, son corps était méconnaissable», affirme l'un des secouristes. Les trois gardes du corps qui l'accompagnaient sont morts aussi, le corps calciné de l'un d'eux a atterri sur le balcon du troisième étage d'un immeuble surplombant le site de l'attentat. Six personnes du quartier ont également été blessées.
Dans un communiqué en arabe faxé au bureau de Reuters à Chypre, un groupe jusqu'ici inconnu, «les Libanais pour un Liban libre et indépendant», a revendiqué l'«exécution» d'Hobeika en l'accusant d'avoir été un traître à la solde du «gouverneur Ghazi Kenaan», chef du renseignement militaire syrien au Liban. En fait, beaucoup de gens avaient intérêt au silence de ce chef de