Menu
Libération

Bruxelles, influence française en déclin

Article réservé aux abonnés
La réforme de la Commission européenne prive la France des postes clés.
publié le 25 janvier 2002 à 21h47

Bruxelles (UE)

de notre correspondant

L'influence française au sein de la Commission européenne est sérieusement menacée. Romano Prodi, président de l'exécutif bruxellois, vient en effet d'annoncer que sept des trente-deux directions générales (DG), l'équivalent des administrations centrales françaises, allaient changer de titulaires d'ici à quelques mois. Et, par un pur hasard, quatre sont dirigées par des Français. Dans la pire des hypothèses, la France se retrouverait avec seulement trois DG (service juridique, transports et emploi) contre sept aujourd'hui...

Briser les féodalités. Cette rotation, préparée par le commissaire chargé de la réforme administrative, le Britannique Neil Kinnock, veut à la fois combattre la sclérose par la «mobilité» ­ nul ne peut plus occuper la même fonction plus de sept ans ­ et promouvoir la «compétence». Plus trivialement, elle obéit aussi au souci de Prodi de briser les féodalités et de placer ses hommes. Qui ne sont que rarement français...

Certes, affirme la Commission, l'équilibre entre les nationalités de l'Union n'est qu'un critère subsidiaire: «Il faut arrêter de raisonner comme si on était encore au congrès de Vienne», dit Eric Mamer, le porte-parole de Kinnock. Il n'en reste pas moins que chaque pays a intérêt à ce que les DG importantes soient dirigées par un de ses nationaux. Lequel, même fonctionnaire européen et donc indépendant, comprendra mieux les intérêts de son pays et imprimera la marque de sa culture. Les pressions sont donc