Le sénateur vert belge Josy Dubié, 62 ans, président de la Commission justice de la Chambre haute, avait rencontré Elie Hobeika mardi à Beyrouth. Il effectuait avec deux collègues une mission privée pour enquêter sur les massacres de Sabra et Chatila et recueillir des informations pouvant être éventuellement transmises à la justice belge.
Elie Hobeika se sentait-il menacé?
Je lui ai posé la question. Il m'a répondu qu'il était un soldat et qu'il devait défendre son honneur, puis il a ajouté: «Je me suis tu pendant vingt ans, maintenant je vais parler.» Il n'a pas explicitement dit qu'il craignait pour sa vie, mais je crois qu'il était conscient des risques. Je connaissais le personnage depuis l'époque où j'avais été correspondant de guerre à Beyrouth pour la RTBF et il ne m'était guère sympathique. Mais il avait fait des déclarations publiques au Liban, disant qu'il irait en Belgique pour le procès de Sabra et Chatila et qu'il y ferait des révélations. J'avais beaucoup insisté avant de partir pour le rencontrer. Il y avait beaucoup de réticences de la part des autorités libanaises et il n'était d'ailleurs pas sur la liste officielle des gens que mes deux collègues et moi-même devions voir. Je l'ai vu de façon presque secrète. Il a bien confirmé sa détermination à aller à Bruxelles mais il n'a pas voulu anticiper le contenu de ce qu'il dirait à la barre pour, selon lui, prouver son innocence.
A-t-il néanmoins évoqué ce que serait son témoignage?
Un peu, sous notre insistance. Pen