Antananarivo correspondance
De petite taille, frêle comme un adolescent, semblable à Tintin, toupet compris, Marc Ravalomanana défie depuis plus d'un mois l'indéboulonnable président Didier Ratsiraka. Au coeur de «sa» capitale, dont il a enlevé la mairie en novembre 1999. Sans parti, sans partisan, sur «un coup de tête», dit-il. Un an plus tard, le self-made man accompli, «roi du yaourt», est parti à l'assaut de la présidence de la République.
Zones d'ombre. Chez cet homme d'apparence calme, mais dont on dit les colères apocalyptiques, l'incontestable succès en affaires est semé de zones d'ombre. Comment l'ancien milkman d'un petit village des hauts plateaux malgaches, issu d'une famille modeste, mais d'ascendance noble dans l'ethnie mérina, a-t-il pu devenir l'homme le plus riche du pays? La légende le fait commencer sur un vélo, flanqué de deux bidons en fer blanc... Son sens abouti de la communication a fait de cet autocrate, qui délègue peu mais écoute beaucoup, «l'homme providentiel», le «Messie» que le pays attendait. Devant les caméras de sa chaîne de télévision, Malagasy Broadcasting System, et les micros de sa radio, «Marc» saute sur tout ce qui souffre, pleure et geint à Madagascar.
Marc Ravalomanana a compris que, dans un pays où 65 % des habitants sont des paysans analphabètes, sortir diplômé des grandes écoles occidentales n'étaient plus le sésame indispensable pour réussir en politique. Il suffit d'être un exemple vivant. Et qui fait rêver...
«Je suis beau», se tar