Genève de notre correspondant
Le bureau des enquêtes internes des Nations unies vient de révéler un invraisemblable scandale qui éclabousse le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR). A Nairobi, un réseau criminel de 70 personnes, dont des employés locaux du HCR, a extorqué des millions de dollars à des réfugiés. Lorsque, après des années, leurs agissements commencèrent à être connus, les malfaiteurs se livrèrent à des menaces physiques, préparèrent un attentat à la bombe et même le rapt de la fille d'un administrateur de haut rang du HCR pour réduire au silence tous ceux qui pourraient parler.
Intimidation. Dans le cadre de cette campagne d'intimidation, le réseau criminel avait même préparé cinq lettres signées fictivement du nom d'Oussama ben Laden, pour être remises à des responsables du HCR, ainsi qu'à l'ambassadeur américain et à son adjoint. «L'ONU et l'une de ses principales agences spécialisées, le HCR, ont été confrontées à la triste réalité d'une exploitation par une association de malfaiteurs.» Ce sont les conclusions du rapport des Nations unies, qui révèle qu'à la fin des années 90, ces malfaiteurs exigeaient de 3 000 à 5 000 dollars par réfugié pour leur ouvrir les portes de l'Occident. Ceux-ci, originaires du Soudan, de Somalie, d'Ethiopie, du Rwanda... espéraient désespérément être réinstallés dans un pays riche.
Signatures. Des employés du HCR s'arrangeaient pour fournir les signatures nécessaires à tous ceux qui avaient les moyens de payer, au détriment d'autres