En France, policiers et magistrats antiterroristes continuent à «débusquer» des talibans français ou Algériens, «soit implantés sur le territoire, soit basés à l'étranger, en Grande-Bretagne ou en Belgique par exemple, qui participent à une association de malfaiteurs» internationale. Ainsi, c'est l'exploration par les enquêteurs français du réseau de Djamel Beghal huit suspects incarcérés , ce moudjahid de l'Essonne passé par l'Angleterre et soupçonné d'un projet d'attentat contre l'ambassade des Etats-Unis à Paris, qui a conduit au coup de filet du 16 janvier à Leicester (Grande-Bretagne). La ville où la fuite de son comparse Kamel Daoudi, informaticien et internaute, avait été stoppée l'automne dernier. Beghal a emprunté le parcours initiatique de Leicester avant de devenir moudjahid en Afghanistan. Selon un policier à Paris, les investigations ont montré que «Beghal a passé plus de six mois à Leicester comme recruteur financier, oboles forcées ou racket, à la mosquée de la Piété».
Mosquée de Leicester. Quand Daoudi a décidé de suivre son aîné Beghal en Afghanistan, en mars 2001, il a lui aussi fait le voyage de Leicester pour demander la marche à suivre au chef religieux de la mosquée Taqwa (la Piété), Abou Abdallah. Les échanges de renseignements franco-britanniques ont entraîné 17 interpellations dans la mouvance de la Piété.
En parallèle, le juge Jean-Louis Bruguière a pisté des trafiquants islamistes de papiers qui ont pu fournir des faux passeports belges aux tueurs