Foule impressionnante, mobilisation sans précédent, plus d'un demi-million de Malgaches se sont réunis, hier, dans le centre de la capitale, Antananarivo, en un immense rassemblement de soutien au candidat de l'opposition. Marc Ravalomanana avait appelé, ce week-end, la population de Madagascar à une grève générale pour exiger du gouvernement qu'il reconnaisse sa victoire lors du premier tour de l'élection présidentielle quand la Haute Cour constitutionnelle ne le crédite que de 46,21 % des suffrages, contre 40,89 % au chef de l'Etat sortant, Didier Ratsiraka. Résultats contestés par les manifestants qui dénoncent la fraude et les manipulations lors du transfert des urnes, après le vote du 16 décembre dernier.
A Antananarivo, le mot d'ordre de grève a été très massivement suivi dans le public, mais également dans le privé. Ministères, administrations, grands magasins sont restés fermés. Les vols internationaux et nationaux ont été suspendus en raison du mouvement observé par le personnel des compagnies aériennes et de l'aéroport. Un service minimum assure la distribution d'eau et d'électricité. Les banques et les usines ont aussi gardé portes closes sur décision patronale. Tout populiste qu'il soit, Marc Ravalomanana, qui a remporté la mairie de la capitale en 1999, est un riche magnat de l'agroalimentaire soutenu par de nombreux chefs d'entreprise. Reste que les patrons ont d'ores et déjà fait savoir que leur solidarité prendrait fin ce matin et que leurs employés devraient