Washington de notre correspondant
En préparant son premier «Discours sur l'état de l'Union», prononcé hier soir (la nuit dernière en France) devant les deux Chambres du Congrès réunies, George W. Bush n'a pas manqué de penser à son père. Comme lui aujourd'hui, Bush père avait gagné une guerre, celle du Golfe, atteint des sommets de popularité et affronté une récession. Mais pour George W. Bush l'analogie doit s'arrêter là. Son père n'avait pas réagi assez vite à la dégradation de la situation intérieure et aux préoccupations des Américains. Fin janvier 1992, il avait consacré la première moitié de son «Discours sur l'état de l'Union» à l'international. Il n'avait prononcé le mot «jobs» qu'après une demi-heure... Quelques mois plus tard, un jeune gouverneur de l'Arkansas, Bill Clinton, le battait aux élections.
25 brouillons. Bush junior entend ne pas tomber dans ce piège. S'il jouit encore d'une popularité énorme, il sait que celle-ci est extrêmement friable: 88 % en octobre, 86 % en novembre, 82 % en décembre, 79 % en janvier (baromètre Harris)... Pour la faire durer, Bush doit maintenant passer aux problèmes des Américains. Son discours d'hier a été soigneusement ciselé dans cette optique: près de 25 brouillons successifs ont été rédigés. Si la guerre contre le terrorisme occupe une grande partie de la version finale, le Président a choisi d'insister surtout sur la sécurité du territoire et l'économie.
Ce recentrage de l'action présidentielle s'accompagne d'une difficulté imp